Onze heures du soir déjà.
Il marchait d’un pas vif, la chemise trempée de sueur par cette nuit lourde.
Il était pressé de rentrer. Pas possible de
partir avant d’avoir finis ce foutu rapport,
pensait-il en pénétrant dans l’immeuble.
Plus que trois étages à monter et se reposer enfin.
Arrivé au seuil de sa porte,
il la voie entrebâillée.
L’appartement est grand éclairé. En passant devant le salon complétement détruit,
il se dit :
– Je ferais bien d’aller voir dans la chambre des enfants.
Ouvrant la porte en grand. Il reste lá, debout immobile, pétrifié.
Sur la droite dans la chambre, deux lits superposés.
Sur celui du haut, Olivier. Le ventre arraché par une décharge de canon scié.
Le sang qui goutte sur le matelas finit par couler de l’autre côté et va s’échouer
sur le visage de Sarah.
Morte elle aussi. Étouffée puis violée.
Le sang coule de son menton tous le long de son ventre puis tombe entre
ses jambes écartées sur son sexe torturé.
Il parvient á faire demi-tour et traverse le couloir en direction de sa chambre.
Lisa, sa femme, morte, elle aussi, bien sûr. Que pensait-il donc trouver.
Pour elle, simple et horrible. Brulures de cigarette, de couteau. Cognée, violée certainement.
Il apercevait encore des traces de gelée blanche sur le sexe et le ventre de Lisa.
Se balançant d’un pied sur l’autre, il ne sait pas quoi faire.
Soudain, il se précipite dans le couloir, se jette dans le salon en ruine
et s’agenouille au milieu du tas de disques éparpillés.
Le vynil torturé, brisé jonche la pièce. Il fouille les débris dans tous les sens,
puis finis enfin par le trouvé et chance incroyable, intact.
Il se relève en serrant tendrement contre lui l’album de Nico, Chelsea Girl.
Ayant pris une chemise de rechange, il referme doucement l’appartement et se jette dans la nuit chaude.
– Putain de merde, faut encore que je trouve un hôtel maintenant !